Princeps - Les vampires

Loïc s'attendait à être surpris. Mais pas de cette manière. Des couleurs, des jeux de lumière, il y en avait partout. Les aurores boréales donnaient aux paysages un caractère fantasmagorique. On entrait dans le royaume des vampires par un portail richement ouvragé, en fer forgé, immense. Il y faisait sombre ce qui rendait les lumières qui dansaient dans le ciel encore plus vives. Le monde auquel Loïc était habitué n'avait rien à voir... Ou si peu ! Le paysage était à la fois sombre mais pas morbide comme il l'avait craint. C'était l'exacte représentation que l'on pouvait se faire des fleurs du mal. La beauté naissant de la douleur et de la tristesse. Pas de fleurs sur les arbres, les branches dénudées et noires formaient des arabesques étranges et irréelles, contrastant sur le fond pourpre d'un ciel qui dansait. La végétation ne régnait pas comme partout ailleurs dans ce monde des créatures. C'était un monde minéral, les pierres y étaient sublimées, travaillées, taillées, polies ou laissées telles qu'elles mais agencées tels de gigantesques cromlechs , on se serait cru à stonehenge. La ferronnerie semblaient être leur art de prédilection, le fer, mêlé à la pierre donnaient des constructions atypiques mais d'un sens artistique indéniable. Loïc sentait l'émotion l'envahir au fur et à mesure de sa progression. Gautier le tenait par la taille, il avait senti le coeur de Loïc se serrer à la vue de son monde. Contrairement aux elfes, les maisons n'étaient pas cachées, fondues dans la nature, mais au contraire, elles étaient d'immenses châteaux qui abritaient des colonies entière de vampires. Chaque propriété était entourée de murs immenses, garnis de ronces et de rosiers. La rose était la seule fleur qui avait droit de cité chez les vampires, mais il y en avait de toutes sortes, variant du rouge sang, au pourpre, mauve, violet intense jusqu'au noir. Ils entrèrent dans une de ces propriétés par un portail qui devait faire dans les six mètres de haut, il semblait à Loïc ne pas en voir le sommet ! En fer forgé, orné d'arabesques, de courbes et autres circonvolutions et volutes. Il était rattaché à deux dolmens colossaux, le spectacle de cette entrée était stupéfiant ! Des rosiers, mélangés aux ronces disséminés sans ordre apparent remplissait l'espace entre le portail et les premières marches menant à la porte du manoir, ne laissant qu'un mince passage.

La porte s'ouvrit avec le grincement qui aurait manqué s'il ne s'était pas fait entendre à ce moment là... L'intérieur était à la mesure de l'aspect majestueux de l'édifice ! L'entrée en pierre du sol au plafond, mais le sol couvert de tapis rouges vifs, les murs ornés de tableaux immenses, le tout était éclairé de flambeaux accentuant l'aspect mystérieux. Gautier conduisit son invité dans une autre pièce beaucoup plus chaleureuse celle-ci, plus éclairée, il y avait des candélabres de partout, d'énormes canapés promettaient un agréable confort, et les murs étaient couverts de bibliothèques saturées de livres de toutes sortes, de tous âges. Ils n'étaient plus seuls, une dizaine d'autres vampires étaient dans la pièce, hommes et femmes. Leur point commun était leur beauté, elle sortait de l'ordinaire et surtout, ils semblaient venus d'un autre temps. Tous saluèrent Loïc et Gautier à leur entrée, deux s'approchèrent, Loïc les reconnus pour être ceux qui avaient mordu Raphaël. Les autres les suivirent et Loïc se retrouva cerné... Et pas vraiment à son aise.

• Détends-toi mon ami, le rassura Gautier. Ils ne te feront rien. Ils savent que tu es des nôtres. Tu leur fait juste envie, mais il savent se contrôler. Tu as encore du sang humain, son odeur est très agréable et surtout, la plupart ici n'ont plus respiré cette exquise fragrance depuis des siècles...

• Hum... C'est censé me rassurer ça ?

• En fait... Pas vraiment non. Mais j'aime tellement quand tu as peur ! C'est … Follement amusant !

• Trop honoré de vous divertir, tel le bouffon du roi...

• Tu es un bouffon fort séduisant en tous les cas. Mais viens avec moi, je vais te faire visiter le reste du manoir.

• Le peu que je viens de voir est stupéfiant ! Raphaël adorerait !

• Il va adorer, je te l'assure. Bientôt il sera ici, avec toi et tu lui montreras ces merveilles.

• J'espère que tu dis vrai.

• Un vampire ne se trompe jamais